Production d'électricité à Bruxelles : pour une intensification du recours à l'énergie solaire

Situation

Depuis plusieurs années déjà, les propriétaires bruxellois sont sollicités pour installer des panneaux solaires sur le toit de leur habitation. Depuis plusieurs années déjà, je réponds positivement à chaque sollicitation pour la maison familiale de mon mari. Chaque fois la demande me revient avec une réponse négative : votre toit n’est pas assez ensoleillé suite à l’ombre projetée par les immeubles voisins.

Par ailleurs, je suis propriétaire d’un appartement à Ixelles, et je demande régulièrement au syndic de la copropriété d’entamer les démarches nécessaires. La réponse du syndic est toujours la même : cette production d’électricité ne pourrait être utilisée que pour les communs et le gain récolté via la réinjection dans le circuit de distribution de l’électricité produite en excès (à un prix étonnamment faible aussi !) n’est pas suffisant pour compenser les désagréments et les coûts éventuels de renforcement du toit.

Bref, on tourne en rond. Ceci est certainement expérimenté de la même manière par beaucoup d’autres propriétaires bruxellois. Tant et si bien que fin avril, Brusol n’atteignait encore que 5.000 clients.

Outre ce problème de manque de succès à un moment où il est plus que jamais nécessaire de mettre le turbo, que ce soit pour la planète ou à la suite du conflit Russie-Ukraine, cette situation pose aussi un problème d’injustice : les propriétaires qui ont la chance d’avoir un toit bien orienté et sans incidence négative des immeubles voisins peuvent faire des économies, tandis que les autres en sont privés. Leurs locataires en sont eux aussi privés. Je m’étonne d’ailleurs que ceci n’ait pas encore fait l’objet d’un débat parlementaire.

Proposition

Au lieu de se focaliser sur des situations individuelles et des avantages individualisés, je proposerais de passer à la vitesse supérieure : faire une installation massive de panneaux solaires sur toutes les surfaces qui s’y prêtent dans la Région et réinjecter l’électricité produite directement et entièrement dans le circuit de distribution. Le producteur utiliserait cette énergie pour alimenter tous ses clients (à un prix bien moindre, en principe) et compenserait la production lors des heures creuses par l’énergie produite via ses centrales nucléaires ou au gaz. C’est ce qui se passe dans bon nombre de pays : Argentine, Espagne, Portugal, Allemagne, Grèce, etc.

L’investissement pourrait être fait par les producteurs d’énergie eux-mêmes en lieu et place de nouvelles centrales au gaz, ou même par la Région qui revendrait alors l’électricité produite à ces mêmes producteurs, tandis que des sociétés telles que Brusol continueraient leurs efforts au niveau des particuliers.

Je pense en particulier aux surfaces telles que :

1. les énormes toits des grandes surfaces telles que Carrefour (Auderghem !), Decathlon, Ikea, Delhaize, Heysel, centres sportifs (Forêt de Soignes !)… ;
2. les toits des immeubles à appartements (ils sont si nombreux et si hauts dans des communes telles que Anderlecht) ;
3. les toits des garages privés installés en surface dans des îlots ou des cours en copropriété (nombreux à Ixelles par exemple) ;
4. les énormes parkings publics tels que ceux du Heysel ou des magasins Carrefour : des panneaux pourraient être installés en hauteur sur ces surfaces tout en laissant la place en-dessous pour le passage et le parcage des voitures ;
5. et même… quelques champs de panneaux dans les grands parcs publics tels que La Cambre, Duden, Cinquantenaire, Woluwe ou encore la réserve Vivaqua.