Pétition pour une régulation respectueuse des pigeons de la Région bruxelloise
Pétition
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Pétition pour une régulation respectueuse des pigeons de la Région bruxelloise
L’ASBL Les plumes d’Ixelles et les citoyens soucieux du sort des animaux en ville demandent l’instauration en Région de Bruxelles-Capitale d’une régulation des pigeons qui tienne compte de leurs besoins alimentaires. La commune d’Ixelles devrait servir de modèle.
Depuis le temps que ces pratiques existent, la gestion brutale des populations de pigeons par capture/gazage, heureusement abandonnée, et les interdictions de nourrissage n’ont jamais apporté une réelle solution. Les pigeons sont toujours aussi nombreux. Ils présentent un état physique visiblement de plus en plus dégradé mais ils continuent de se reproduire énormément. La contraception est donc un enjeu crucial pour réduire leur nombre.
Mais nous ne voulons plus voir les pigeons déambuler comme des âmes en peine sur les trottoirs pour ne trouver que des détritus inadaptés à leur santé et insuffisants à leur satiété. Les pigeons sont sédentaires et granivores, totalement dépendants des humains pour leur alimentation. Or, le territoire d’une ville ne leur offre aucune ressource.
Nous ne voulons plus voir autant de pigeons avec des pattes mutilées par les liens qui traînent au sol, qui s’enroulent, font garrot et coupent les chairs, entraînant des mois de souffrance, sans qu’aucune aide ne leur soit apportée. Il y a trop de pigeons malades, trop de pigeons accidentés. Depuis le mois de janvier 2024, date à laquelle la Ligue de protection des oiseaux a cessé de prendre en charge les oiseaux domestiques, ces pigeons bisets malades ou blessés se retrouvent sans aucune structure adaptée pour les soigner. Faute de solution, les passants se voient dans l’obligation de relâcher l’oiseau en détresse dans la nature, le vouant à une mort lente et douloureuse. Souhaiter que la mort les délivre d’un quotidien misérable, imposé par des interdictions de nourrissage sans aucun compromis et l’absence d’un centre de soins, n’est pas une chose à laquelle il est normal de devoir s’habituer.
Cette façon de faire n’est pas l’unique solution pour éviter leur reproduction en ville après des décennies de laisser-aller. Si les pigeonniers contraceptifs n’ont jamais été installés malgré les demandes pressantes des protecteurs des pigeons depuis plus de 30 ans, il est aujourd’hui possible de placer ces volatiles sous contraception à moindre coût et à moindre effort. Cette pratique devrait se généraliser.
Mais cette contraception, utilisée seule, n’est pas source d’alimentation suffisante. Si le nombre de pigeons diminue, les priver de nourriture reste d’une violence extrême. Par comparaison, le programme instauré dans la commune d’Ixelles en 2021 fonctionne bien. Il faut associer contraception et nourrissage.
Dans des quartiers stratégiques, la commune d’Ixelles a fait placer 6 distributeurs automatiques de graines contraceptives que 15 % des reproducteurs dominants s’empressent d’avaler chaque matin. Ce grain est uniquement à visée contraceptive et ne nourrit pas les groupes. En parallèle, des bénévoles dispersent quotidiennement des graines nourrissantes sur les sites inscrits dans un plan de gestion communal global. Les pigeons sont en meilleure santé et vivent plus longtemps. Leur régulation est donc un peu plus lente, mais il s’agit là de leur droit à une existence digne.
Tout n’est pas rose pour autant : les accidents, les maladies et la prédation ne les épargnent pas. La régulation est satisfaisante après 2 années et malgré la nécessité bientôt urgente d’installer 6 autres sites sur la commune.
Les communes devraient dès lors s’engager pour:
• la contraception des pigeons sur des sites choisis;
• le nourrissage des pigeons sur les mêmes sites en agréant des citoyens bénévoles à cette action;
• seul le grain est autorisé, l’horaire de nourrissage allant de deux heures après le lever du soleil à deux heures avant son coucher;
• les bénévoles s’engagent à nourrir les pigeons uniquement aux endroits fixés par le programme;
• le port d’un gilet communal;
• l’information et sensibilisation de la population sur le plan de gestion;
• la mise des déchets dans les poubelles.
Ce programme permet de calmer les tensions entre les citoyens par la promesse d’une réelle gestion associant la régulation des pigeons tout autant que leur bien-être. Le problème de surpopulation est surtout lié à la propreté du territoire. Il vaut mieux prendre en charge les groupes existants avec une alimentation saine plutôt que de les laisser survivre en se nourrissant de déchets. Lorsque les communes auront atteint une régulation suffisante, elles pourront alors envisager l’installation de pigeonniers contraceptifs. Leur nécessité est évidente: les pigeons, domestiqués depuis l’antiquité, ne se comportent pas comme des oiseaux sauvages. Et les priver d’espaces pour se loger en plaçant partout des pics et des filets contrecarre leurs besoins naturels.
Les animaux sont entrés dans la Constitution en tant qu’êtres sensibles. La société évolue et attend des pouvoirs publics une prise en compte humaine des animaux. La science démontre aujourd’hui le haut niveau d’intelligence des pigeons, leur capacité d’abstraction proche de celle des primates, la conscience de soi et même la reconnaissance des émotions humaines.
Certaines communes vont répondre ceci: «L’usage de graines contraceptives pour pigeons n’est pas promu par Bruxelles Environnement qui applique le principe de précaution à ce sujet. En effet, l’utilisation du médicament contraceptif R12 sous formes de graines (contenant la molécule nicarbazine) distribuées à grande échelle fait l’objet de discussions en raison du manque de recul en matière d’effet(s) néfaste(s) potentiel(s) sur l’environnement, la santé humaine (pour ceux qui manipulent les produits et les personnes à proximité), et d’autres espèces qui pourraient se nourrir de ces graines par erreur. En outre, il s’agit d’une méthode non-sélective coûteuse devant être supervisée par un vétérinaire, et dont les effets en terme de diminution ne sont pas garantis en cas d’arrêt de distribution des graines contraceptives.»
Réponse: Il n’y a pas d’incidence sur les autres espèces. Les plus gros oiseaux n’en consomment pas, c’est extrêmement rare, de la façon dont le produit est distribué, qui plus est en quantité minime. Le grain est trop gros pour les petits becs. La molécule n’est pas stockée dans l’organisme des pigeons ce qui empêche tout impact sur les rapaces. Le médicament est sous contrôle vétérinaire, il est utilisé dans les élevages de poules en batterie et ce n’est pourtant pas interdit.
À défaut de graines alimentaires, les pigeons sont en mauvais état de santé. Qui alerte de la nécessité d’un suivi vétérinaire dans ce cas? En plus d’être à présent interdits de soin dans les Centres de revalidation des espèces animales vivant à l’état sauvage (CREAVES). La suppression des ressources alimentaires et des espaces disponibles n’est absolument pas la meilleure approche en ce qui concerne le bien-être d’un animal dépendant. Cette approche prend trop de temps et leur souffrance n’en finira jamais.
Après une première régulation, mieux vaudra en effet penser à les regrouper en leur installant quelques pigeonniers. Mais est-ce envisageable actuellement et pour autant de groupes dispersés partout dans chaque commune?
Si personne ne veut se charger des pigeons, que l’on cesse alors de les déclarer autonomes pour faire passer la pilule. Et d’utiliser des contre-vérités sur son compte pour arriver à s’en débarrasser. Il faut assumer de les mettre volontairement à mal parce que c’est le cas.
Soit que l’on ne verbalise plus les nourrisseurs aux graines, aux endroits de regroupement de longue date qui le permettent, et que chacun assume la présence de cet animal qui a été soustrait de son milieu naturel, utilisé et imprégné au point de non-retour possible.
Autre précision: Les pigeons sont relativement sédentaires et ne se déplacent que sur un territoire limité. Nous pouvons constater un nombre plus important de pigeons présents sur les sites dans les débuts de chaque prise en charge, puis que le nombre diminue progressivement. Quand la nourriture leur est apportée, les pigeons des alentours proches viennent évidemment se nourrir. Mais il s’agit des pigeons de l’endroit, auparavant éparpillés, et nécessaires de gestion.
Il faudra le faire à vie? Oui. Il est accepté de devoir faire une gestion à vie des chats errants ou des chiens et nouveaux animaux de compagnie finissant en refuge, à prix tout aussi coûteux. Ce doit être aussi accepté pour les pigeons. Les pigeons sont issus d’une espèce rendue domestique errante, dépendante à vie.
Le plus important étant que la gestion douce des pigeons est bénéfique à chacun: autant pour les pigeons que pour les personnes qui s’en soucient et les personnes qui veulent en voir moins.
Nous demandons à la Région de Bruxelles-Capitale:
• de favoriser la mise en œuvre du projet par un subside octroyé à chaque commune;
• de favoriser la création d’un centre de soin qui soit spécialement dédié aux pigeons et autres nouveaux animaux de compagnie.
Cette pétition a reçu une réponse:
Suite donnée à la pétition :
Ouverture à la signature
Cette pétition a été déclarée recevable le 25 septembre 2024 et publiée le 27 septembre 2024 sur la plateforme democratie.brussels.
Si elle recueille le soutien de plus de 1.000 personnes résidant en Région de Bruxelles-Capitale et âgées d'au moins 16 ans, les pétitionnaires seront auditionnés par la commission de l’Environnement et de l’Énergie.
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